Peu habitué au sortie médiatique, le président Jean-Marie Berthier s’est exprimé aujourd’hui dans l’édition Sète du quotidien Midi Libre.  Jean-Marie Berthier boit du petit lait actuellement, entre la réussite de son équipe phare et le retour au stade du grand public.

Vous allez recevoir Jura Sud, avant dernier de CFA, en 16ème de finale de la Coupe de France. Heureux du tirage ?
C’est un peu ce que j’espérais. Mais attention, on n’est jamais favori. Même mal classée, cette équipe va peut être tout miser sur la Coupe pour faire un exploit. Elle l’a déjà fait un tour précédent en battant Créteil, qui joue en Ligue 2 …

Vous avez annoncé en début de saison que la Coupe faisait aussi partie des objectifs. Était-ce une prémonition ?
Sur les 3 ans de mon engagement, c’était la dernière année et on devait briller après avoir été sortis les 2 dernières saisons. En tant que joueur, je n’ai jamais vécu ça et c’est un peu pour ça que je l’ai annoncé ! Et aussi parce qu’on sentait bien qu’il y avait quelque chose à faire. Ce public, en championnat, on ne l’aurait jamais eu. Quand on voit un tel stade, on se dit qu’on a finalement bien travaillé. On a permis à beaucoup de gens qui avaient quitté le stade de revenir. Naturellement, on n’aura pas trois ou quatre mille personnes chaque week-end, mais si on peut en fidéliser quelques-uns … Et puis nous avons eu cette sensation, comme quoi tout peut arriver. Aujourd’hui à Sète et dans les alentours, on ne parle que de ça. Un jour, on perdra. Mais il restera tout ça. Ce stade plein, cet engouement …

Le club devrait percevoir environ 70 000€ de la FFF, davantage en cas de qualification. Comment comptez vous utiliser cette manne ?
Prendre un joueur reviendrait peut-être à perturber l’équilibre du groupe. Non cet argent servira à préparer la saison prochaine. Car il ne fait pas se leurrer. Même si le décalage entre les deux divisions n’est pas énorme, çà coute quand même cher de jouer plus haut.

Pensez-vous être capable de jouer sur les deux tableaux, Coupe et championnat?
Heureusement, il y a de la qualité avec les remplaçants. Et à mon avis, nous ne sommes pas encore à un tournant du championnat. Il faut juste éviter de perdre des points en route. D’ici cinq ou six matchs, on pourra sérieusement se positionner sur la montée .

Vous êtes en train de réussir tous vos paris …
On a repris le club il y a trois ans sur demande de la municipalité, avec un vrai challenge. Aujourd’hui, on a fait un grand pas. On n’a aucun soucis financier, on est en bonne position pour discuter avec n’importe qui et on a des dirigeants de qualité. Si on ne s’emballe pas, je crois qu’il n’y aura aucun problème. L’avenir nous le dira.

Vous connaissez en tout cas une véritable embellie …
Aujourd’hui, c’est le FC Sète mais demain ce sera peut-être l’Arago. Parfois, ça ne tient à rien. Il suffit juste, à un moment, de faire parler de soi pour de bonnes raisons. Que ce que l’on vit aujourd’hui serve à tout le monde. Comme ce qu’a vécu l’Arago nous a servi. J’ouvre d’ailleurs la porte à tout le monde, il fait établir des passerelles entre nous et partager nos expériences.

Comptez-vous également profiter de cette situation pour assurer la “promotion” du FC Sète ?
On essaie de faire connaitre la ville, encore plus que ce qu’elle est aujourd’hui. Mais vous savez, si on monte en CFA, on n’aura pas besoin d’appeler des joueurs. Il le feront eux mêmes …

On ne pouvait en tout cas pas rêver mieux pour l’année du centenaire …
Justement, on dit que Sète est le Petit Poucet. C’est vrai mais attention, nous avons une histoire. Nous ne sommes pas un simple club de quartier. Le FC Sète est bien plus que ça. Quand aux festivités du centenaire, on les déclenchera plus tard. Dans l’idéal, elles auront lieu en fin de saison, accompagnées de la montée. C’est notre année, je serais vraiment déçu si on n’y arrivait pas. On a perdu trop de temps, l’an passé et ces dernières années .

Les erreurs du passé vous ont-elles servi?
Je ne fonctionne pas comme ça. Notre réussite est due au travail de nombreuses personnes et, pour moi, c’est aujourd’hui un honneur d’être président du FC Sète.

Le serez-vous encore l’année prochaine ?
Je suis un homme qui veut avancer. Si nous n’arrivons pas à atteindre nos objectifs, je considérerai que j’ai échoué. Et je partirai. En revanche si on monte en CFA, je me redonnerai trois ans de plus pour accéder en National …

Recueilli par Jérôme Belluire.